Mon cousin

Les journées étaient longues et pourtant j’étais dans le lieu magique de mon enfance, au bord de ce lac, mon lac, qui habite encore mes rêves d’adulte. C’est qu’en ce lieu parfait, il manquait un ingrédient pour que les vacances démarrent vraiment. En plus de l’eau qui miroite et rafraîchit dans les éclaboussures des jeux d’enfants, en plus des courses de vélo sur les chemins, en plus des parties de ping-pong, ou de cartes les jours de pluie, en plus de tout cela il fallait mon cousin. Compagnon de ces jours d’été, complice indispensable sans qui la magie ne pouvait opérer. Je l'attendais de longues heures en regardant la route au loin, le long de la montagne qui borde le lac, tentant de distinguer la forme et la couleur de la voiture qui l’amenait, tour à tour excité et déçu, car à l’époque, des 504 blanches, ça n’était pas ce qui manquait.
Quand enfin, le bruit d’un moteur, les portières qui claquent et les voix familières me disaient que ça y était enfin, je courrais pour l’accueillir et démarrer pour de bon les grandes vacances.

25/12/05