09 août 2006

Vicente Amigo

Un soir de juillet à Patrimonio, dans le nord de la Corse. La scène des Nuits de la guitare vient de se reposer après les sons étonnants sortis de la contrebasse de Renaud Garcia-Fons. Un homme s’assoit sur scène, une guitare à la main. Longs cheveux châtains ondulés encadrant un visage carré et un grand front découvert. Il accorde son instrument, puis sans transition, entame un morceau, avec énergie mais dans une grande douceur. Il ferme les yeux, se penche et se relève, comme s’il sculptait le son. Puis viennent de brutales accélérations, des cordes balayée comme un tir de mitraillette et le son des doigts qui frappent le bois de la guitare. Le rythme s’accélère encore, s’apaise, repart comme une bagarre, et le visage de l’homme se crispe et parle, comme l’instrument maltraité, au public accroché au son de la guitare flamenca.

Tu n'es pas le centre du monde

Quand il se faisait un bobo, il venait pleurer dans les jupes de sa grand-mère. Il montrait son bobo et attendait que le miracle se produise en fermant les yeux : elle faisait un bisou, le serrait dans ses bras, et lui, il n'avait plus mal et il souriait, souriait, et tout tournait autour de lui. Quelques fois, il exagérait, faisait semblant : il n'avait pas mal mais avait envie de ce tourbillon. Alors sa grand-mère s'approchait, bisou, bras, et elle lui disait d'un faux air sévère : tu n’es pas le centre du monde. Lui, il ne comprenait pas, le centre du monde il n'avait pas idée de ce que c'était. Il voulait juste que ça tourne autour de lui.
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