19 septembre 2010

J’ai failli mourir

Aujourd’hui, j’ai failli mourir. Je revenais de mon cours de théâtre, à Saint-Michel, par la rue Saint-André-des-Arts.

Arrivé au croisement avec la rue de l’Ancienne Comédie, j’ai aperçu de loin la vitrine du petit restaurant chinois. Je sais qu’il y a dans cette vitrine une sorte de chat jaune métallique, assis sur son derrière, agitant sa patte gauche d’avant en arrière dans un mouvement sans fin, comme pour dire « coucou, viens me voir par ici ! » Je l’aime bien, ce chat, et j’avais envie de le regarder, avant de rentrer à la maison.

Seulement voilà, je n’ai pas trop fait attention en traversant, et un bus m’est passé à deux centimètres en klaxonnant. J’ai fait un bon en arrière et je me suis étalé par terre. Je me suis rendu compte que j’étais affalé sur les jambes d’un monsieur, qui était tombé avec moi. Je me suis excusé, j’étais franchement gêné. Je l’ai aidé à se relever. Il m’a souri, et il m’a dit : ça n’est pas grave, je préfère que tu sois tombé sur mes jambes que sur le rebord du trottoir. Tu aurais pu te fracasser la tête !

Et en effet, sans ses jambes, l’arrière de mon crâne aurait frappé violemment le coin en pierre du trottoir. Je serais peut-être mort.

Ca aurait mis maman drôlement en colère. Elle qui a si peur que je traverse ce carrefour seul, à cause des bus et des voitures !

J’ai salué le monsieur, et j’ai traversé la rue, cette fois en y regardant à 3 fois, et dans le passage piéton. Je suis allé regarder le chat jaune. Et là, devant la vitrine, je me suis mis à pleurer. Oh, rien, juste quelques larmes, que j’ai vite ravalées. Personne ne m’a vu, sauf le chat. Je me suis dit ça, et ça m’a fait rigoler. Puis je me suis senti triste. J’avais eu peur, si peur, plusieurs minutes après l’incident ! J’ai pensé à maman. Je me suis dit qu’elle ne serait pas en colère si je mourrais : elle serait très triste, si triste, et moi je ne voulais pas ça.

Maman, elle en a gros sur la patate, comme elle dit souvent. Alors moi, j’essaie de ne pas l’embêter. Le moins possible. C’est dur parfois, parce que je ne comprends pas toujours ce qui la rend triste, ce qui l’énerve, ce qui la met en colère. Parfois, elle me dit : tu n’es qu’un enfant. C’est vrai, même si je me sens de moins en moins petit. Et aujourd’hui, j’ai un peu grandi en regardant le chat qui me faisait signe. Je suis vite rentré à la maison. Je n’ai pas dit à maman pour le bus. Je lui ai juste dit : j’ai eu un peu peur en traversant le carrefour, mais je fais attention maman, tu sais. Et je me suis serré contre elle. Puis je suis allé à la cuisine pour mon goûter.

Prévisions météo gratuites à 7 jours pour paris.