07 avril 2005

La disparition

Ca a commencé sans un bruit, je n’y ai vu que du feu : le « y » est parti.
Puis, porté par l’air du temps, ce fut au tour du « i » de s’enfuir.
Commençant à prendre peur, tremblant quand le « o » s’est sauvé,
Je fus renversé par terre que le « u » s’en fut.
Ah ! Ah ! Je me lasse ! C’est le « a » qui trépasse !
Et le « e » se perd…

ASM, 6 avril 2005

Sous le soleil exactement

Cette réunion s’éternise, je n’en peux plus ! Encore cinq minutes et ils se tourneront vers moi. Je ne peux les supporter, et ils sont tous ici, près de moi, en cercle, et ils discutent, ils discutent…

Tiens, sur le côté dextre c’est cet idiot de Pierre Quiroul : le boss vient de le promouvoir, il devient directeur des ventes. Ce moins que rien, ce ver de terre, il se croit si drôle, si irrésistible ! Mon rêve, c’est de le défier en duel, et de mes colts chromés, de l’envoyer six pieds sous terre.

Et celle-ci, côté sinistre, c’est Pim. Son nom est Josette Noir, et ses collègues disent tous Pim, ne me posez nulle question, c’est trop con. Elle dirige le service « commerce de proximité ». Je ne suis point sexiste, non de non, et bien, je le dis tout de même : c’est une pouf ! Elle s’envoie le boss, vers midi, tous les jours ; je les entends prendre leur pied, derrière les portes closes d’une pièce où se tiennent, en principe, des réunions. Promue, de même. Ne me dites plus que c’est pour ses superbes réussites professionnelles. Je veux convoquer cette morue derrière le troquet et l’envoyer rejoindre le ciel d’un bon coup de Winchester !

Enfin, front en sueur tourné vers moi, je vois ce morveux de Guy Videupe. Oh ! oh ! il veut mon job, ce félon, je le sens ! C’est un retord, du genre coup de surin en plein dos. Lui, je le choppe sur le trottoir et je le pourfends de mes poiluches de tueur de minus, et pof, en plein pif !

Et voici le boulot. Ces trois pleutres, roides morts en terre, et moi, seul, vengé, content, « sous le soleil exactement. »

ASM, 6 avril 2005

05 avril 2005

Boum !

Au départ, je n’osais pas, mais c’était avant de rencontrer Paméla. Et puis, petit à petit, je crois qu’elle m’a libéré, qu’elle m’a fait enfin y aller à fond.

Mais il faut bien avouer que j’ai eu peur d’y aller trop fort, de lui faire mal, au début.

Alors évidemment j’ai pris des précautions. Pour autant je ne crois pas m’être toujours bien comporté, car j’ai toujours, mais pour le coup toujours été un peu brutal dans ma conduite.

Il n’empêche, quand j’ai décidé d’y aller, j’y vais à fond, c’est mon défaut.

Il arrive un temps où ça peut trop secouer, et là, là, j’ai mis la pédale douce.

Plus tard, bien plus tard, j’y suis retourné et j’y suis retourné, encore et encore !

Et puis soudain, je n’en ai plus pu, alors j’ai mis la gomme et j’ai tout défoncé une dernière fois.

A ce moment là, je crois bien que je me suis vraiment senti vidé.

Hélas, j’étais insatisfait. Et puis j’ai senti comme un vide parce que j’avais trop donné de ma personne.

Oui, je réalise que la vraie vie ce n’est pas ça, mais il faudrait que j’en parle à Paméla, encore qu’elle pourrait m’en vouloir. J’imagine qu’en pareil cas, une fille délicate comme elle pourrait trouver que j’ai exagéré. Toutefois, je me rappelle une fille qui se vantait d’aimer ça, aux Beaux-Arts, et d’ailleurs je crois qu’elle avait eu une histoire pas possible avec tous les membres de la fanfare, un soir de foire.

Mais vraiment, et d’une manière tout à fait honnête, je ne me sens pas coupable.

On m’avait dit que certaines filles aimaient ça, et j’avais toujours cru que c’était des bobards. Parfois, il faudrait que je sois moins naïf. Trop tard !

Je me souviens alors que j’ai 18ans et je décide d’être plus entreprenant. Oui, oui, je le jure !

Il m’a alors semblé que je devais montrer que je suis un homme, un vrai.

C’est drôle, non ?

A la fin, j’ai osé, et contre toute attente, j’ai vraiment aimé.

C’est-à-dire qu’en dépit d’une certaine violence, j’ai trouvé ça agréable.

Fou, fou, c’est fou cette histoire !

Serait-il alors possible que j’y retourne une nouvelle fois ?

Non mais je vais demander à Paméla si elle est d’accord.

Et c’est ainsi que j’irai refaire un tour d’autos-tamponneuses avec elle.


ASM, 9 mars 2005

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