31 décembre 2004

Les Beatles et moi

Je viens de finir le bouquin d'Alain Dister. Il m'a rappelé que John Lennon était mort assassiné à 40 ans. Entre 24 ans et 40 ans, il a participé à créer la pop music et a connu une gloire planétaire. Putain, j'ai 40 ans et je n'ai même pas l'espoir d'être seulement sélectionné à StarAc. J'ai raté mon destin de star. Tant pis, je continue mon chemin de parfait inconnu.

29 décembre 2004

Moi j'aime bien les Beatles

Mon copain Marc me l'a dit une fois : il aime bien les Beatles. Depuis, je me fous de sa gueule, mais en fait, moi aussi je les aime bien. Je n'ai jamais vraiment su pourquoi. Je crois simplement que je suis tombé dedans quand j'étais petit. Je ne comprenais rien aux paroles.
Help!, ça donnait à peu prêt ceci : "ette mi fiou cana âme filigue daaaoune!"
Maintenant mon esprit est formatté : toute ma vie je les aimerai. On a 10 ans une seule fois. Et pourtant, depuis quelques années, je suis beaucoup plus critique sur leurs premiers albums. Certes, il y avait de la vie, de l'énergie dans "Beatles for sale", Please please me", "With the Beatles", tout ça, mais bon, c'était pas non plus à se rouler par terre en hurlant et en s'arrachant les cheveux.
Leur meilleur album ? "Abbey Road", ça ne fait pas un pli.
Leur meilleur chanson ? Je dirais "let it be". Elle m'arrache toujours un frisson.

Je conseille la lecture du livre d'Alain Dister, en Poche : "Les Beatles", qui m'a appris plein de choses sur leur histoire. C'est le père Noël qui me l'a offert.

Tonio

10 décembre 2004

Un agenda perdu


Un homme, boulevard Saint-Michel, à Paris. Il fait sombre, il fait froid. Il marche lentement, yeux dans le vague, hésite, s’arrête, repart. S’assoit sur un banc. Ses bras pendent le long de son corps, inertes. Brusquement, il se lève, comme animé par un ressort.

Un bruit mat d’objet qui frappe le sol. Son regard décrit un long arc de cercle d’un point à l’infini vers ses pieds, vers un petit carnet noir à ses pieds.

Il semble faire un effort immense pour comprendre l’image qui s’est formée sur sa rétine.

Enfin, son visage figé s’anime un peu. Il s’agenouille, prend le carnet dans ses mains. Le poids du carnet, le cuir lisse du carnet sous ses doigts engourdis réveillent en lui des souvenirs.

Elle, elle avait un agenda noir, en cuir, tout à fait similaire. Il ne veut pas penser à elle, alors il se dit que quelqu’un l’a perdu ce carnet. Il s’accroche à la pensée qu’il a pour devoir de rendre ce carnet à son propriétaire. Alors il l’ouvre, et tout un tas de petits papiers tombent à terre. L’idée revient. Elle aussi elle mettait des post-it et des papiers volants, et ils tombaient toujours. Il les remet vite en place, ou plutôt en désordre, au hasard, dans le carnet. Il est ému. Ces papiers volants l’avaient toujours horripilé, il n’avait jamais compris pourquoi elle les gardait et comment elle les classait. Et voilà qu’il est content de les trouver.

Il secoue la tête et se concentre, cherche, un nom, un téléphone. En tournant les pages, il tombe sur le 10 décembre. Un symbole grec. « Psy ». Il avait trouvé ça bizarre qu’elle aille voir un psy. Ce sont les gens déprimés qui vont voir les psys, non ? Est-ce qu’elle ne pouvait pas lui parler à lui, plutôt, si ça n’allait pas ? Il ressent de la colère, la voit lui expliquer qu ‘elle avait sa vie en dehors. « En dehors » ! Comme s’il la tenait enfermée dans une boîte !

D’accord, il n’aimait pas trop sortir, alors qu’elle adorait les expos, les théâtres, les cinés. Comme celle-là décidément ! Alors elle sortait quelques fois sans lui. Peu au début, puis de plus en plus souvent. Il s’était mis à éprouver de la jalousie. A lui reprocher sa liberté. Fallait-il la croire quand elle disait qu’elle allait rejoindre une copine ? Est-ce que ça n’était pas plutôt ce type si sympathique qu’elle avait rencontré lors d’une soirée ? Ou cet autre, un collègue un peu trop attentionné ? Comment pouvaient-ils s’appeler, ces types ? Dominique ? Peter ? Est-ce qu’elle ne donnait pas des rendez-vous d’amour dans un square elle aussi ? « Je t’aime, je t’aime ». Elle lui demandait toujours de lui dire « je t’aime » au début. Il avait horreur de ça. Et puis elle le lui avait de moins en moins demandé. Puis plus du tout. Voilà, elle est partie.

Il ferme le carnet. Le laisse glisser de sa main sur le banc. Et s’en va, d’un pas lent, hésitant, le regard dans le vague.

ASM

01 décembre 2004

Exercices de style

Comme Raymond Queneau, faisons un jeu. A partir d'une histoire anodine, il s'agit de faire différentes versions.

Voici l'histoire initiale :
Dans une cave de Saint-Germain des Près où l'on joue du jazz.
Un escalier très raide , et une pancarte sur laquelle est inscrit en gros : "Attention à la poutre".
Un homme cours vers l'escalier, saute vers la première marche, et se cogne violement la tête contre la poutre. Pendant que le barman appelle les secours, un habitué dit : "si c'est pas malheureux, c'est le troisième cette semaine !".

"Pamela" (d'après Jacques Prévert)

Rappelle-toi Pamela
Il pleuvait sans cesse rive gauche ce jour-là
Et je t'ai croisée rue Saint-Benoit, au Bilboquet
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Pamela
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas

Un homme sur un poteau s'adossait
Et il a crié ton nom
Pamela
Et il a couru vers l'escalier
Et toi ravie épanouie
Tu as voulu te jeter dans ses bras
Rappelle-toi cela Pamela
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas

Rappelle-toi Pamela
N'oublie pas
Cette bosse sur son front
Son visage tuméfié
Le barman qui appelait le Samu
Et cet habitué qui disait
"C'est le troisième cette semaine"
Oh Pamela
Quelle connerie cette poutre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de notes
De l'orquestre de jazz
Et celui que tu serrais dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Pamela


ASM
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